Moussa Magassa

Mali : IBK dans le rôle du dictateur avéré

Une fois de plus Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK est monté sur ses grands chevaux et a menacé ouvertement les membres du gouvernement. Lors du premier Conseil des ministres qu’il a présidé, hier, il s’est comporté tel un dictateur qui impose sa volonté contre vents et marées. Une attitude qui a choqué les Maliens.

IBK avertit et menace. Photo google
IBK avertit et menace. Photo google

Quelques jours après sa constitution, le nouvel attelage gouvernemental version Modibo Kéita a tenu mercredi 14 janvier son tout premier Conseil des ministres. Le premier ministre et ses 29 gladiateurs au complet faisaient face au président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Le locataire de la « maison blanche » du Mali n’est pas passé par quatre chemins pour rappeler sa posture ‘’d’homme au pouvoir suprême’’ à ses subordonnés. Une fausse note a cependant marqué cette rencontre importante.  »Ladjibrouma1″ a ouvertement menacé les membres de la nouvelle équipe gouvernementale de limogeage pur et simple. Tel le père qui fait la leçon à ses fils, IBK a saisi cette occasion pour renouer avec les menaces à tout bout de champ qui  exaspéraient le peuple.

« Je ne tolérerai aucun écart vis-à-vis de ce gouvernement », a-t-il fulminé avant d’embrayer : « Au moindre écart monsieur le premier ministre je vous appellerai à un remaniement ministériel immédiat ». Visiblement inspiré dans ses menaces, IBK, tel le boss à ses subalternes a mis en garde les ministres qui mettront en cause son choix porté sur le chef du gouvernement. Comme si cela ne suffisait pas, « Ladjibroum 1 » sur un ton péremptoire, tel un père parlant au nom de son enfant mineur, ajouta en se tournant du côté son nouveau poulain, « Quiconque s’aviserait à mettre votre autorité en cause ou en doute le saura à ses dépens ». Avec une dose de gloriole dans la voix, il fustigea ensuite chaque ministre du regard comme pour dire « c’est moi le chef ici  ».

Le locataire de Koulouba n’a pas encore finir d’imposer ses désirs les plus reculés à ses ministres dans une pratique propre à sa personne dénudée de tout respect et considération. Après que le Mali a accédé au rang des pays champions de fausses déclarations et de fausses promesses, il adhère inéluctable au système totalitarisme embelli d’une démocratie à la merci du chef de l’Etat. Il est inacceptable qu’en ce 21e siècle, un président de la République ne témoigne ni respect, ni  considération à l’égard des hommes qui se battent pour la réussite de son mandat.

Adulé par certains et craint par d’autres, l’homme fort de Koulouba représente aujourd’hui une épine dans le pied des Maliens.

 »Ladjibrouma »1: Surnom péjoratif donné à IBK

Moussa Magassa


Les mariés se cachent pour dormir (1)

De plus en plus d’hommes mariés se cachent pour aller au lit. Ils vivent le un calvaire en couple. Alors, ils se consolent en se jetant dans les bras d’une autre sans regret. Leur refuge : les « grins ». Les «grins» autour d’un thé sont des lieux de détente pour bon nombre de pères de famille.  Après une journée de travail acharné, ils viennent se ressourcer loin des épouses devenues désormais des monuments à éviter.

Bande dessinée qui illustre largement le reportage. Photo Web
Bande dessinée qui illustre largement le reportage. Photo Web

Les « grins », ces espaces de rencontre à Bamako grouillent de monde en été comme en hiver, de jour comme de nuit. On y joue à la belote, aux cartes, à la pétanque, etc. On y boit du thé jusqu’à plus soif. On y parle de politique, de football et surtout d’escapades masculines. Entre hommes, le courant passe. Sans tabou, ils se confient et se consolent. Loin des oreilles indiscrètes de leur femme, les hommes trouvent un minimum de bonheur et un maximum de soutien ici. « Je suis chef de service dans un ministère et chef de grin dans mon quartier. Je donne le prix du thé à mes amis, règle leurs problèmes quotidiens. En retour, ils me tiennent compagnie jusque tard le soir et arrangent mes rendez-vous avec la copine. Je refuse de rentrer tôt. Après le travail, je fais un crochet à la maison pour me changer puis je rejoins le grin. J’ai l’opportunité d’aller prier, de voir ma douce copine et de m’assurer que madame s’est endormie avant mon arrivée » détaille Abou, cadre de l’administration. Son ami, Bob, qui a pris des coups de rides embraye « à la maison, les femmes ne font que poser des problèmes. Elles ne savent pas discuter, elles se disputent. Elles ne savent pas chérir, elles nous pourrissent la vie alors mieux vaut rester ici jusqu’à des heures tardives et à l’aube on se rend à la mosquée sinon tu termines la journée par des piaillements et tu la commences par des récriminations. Nos maisons sont des enfers dorés et si tu parles de divorce, les parents te conseillent de persévérer, c’est triste ».

Image d'illustration. Photo Web
Image d’illustration. Photo Web

Dans cet autre grin situé en pleine capitale, les hommes jouent à la pétanque, aux cartes, au damier et au scrabble. Ils occupent un espace vert bien aménagé, éclairé et surveillé. Ils semblent bien organisés et ont même engagé un gardien. Tous salariés, ils cachent leur déception sentimentale. Ils viennent de plusieurs quartiers pour passer du bon temps et recevoir leurs copines. Zoumana Fofana, propulsé chef de grin, approuve le sujet du reportage et déroule « nos épouses sont des « tchoroni »1, de véritables perroquets qui parlent sans arrêt raison pour laquelle nous les fuyons pour le grin. Je vous jure que même pour jouir du lit conjugal il faut négocier et avec des risques d’insatisfaction donc nous avons préféré constituer notre bande de petites copines, louer une villa et refaire nos vies. Faute de pouvoir nous en séparer, nous souffrons à la maison et jouissons de la vie dehors. Les femmes sont mortelles, elles ont une cervelle à la place du cerveau or, avant le mariage elles n’étaient pas comme ça. Dieu nous comprendra », a-t-il ajouté comme pour se justifier.

Bouaré, capitaine de son état, avoue : « Je suis officier, mais à la maison, je suis un mouton dominé qui courbe l’échine face à une femme bagarreuse. Elle parle, épie, suspecte et voit le mal partout. Je lui ai même trouvé une petite sœur que je lui cache, car si elle l’apprend je suis mort, alors avant de mourir je profite de la vie. Mon ami, avec une femme souris, il faut se prémunir ». C’est quoi une femme souris ? Bouaré nous invite à siroter un petit verre avant toute explication !

1. « tchoroni » personne ou chose qui tire davantage vers le bas.

A suivre…

Mousssa Magassa/ Makhtar Diop


L’attaque de Peshawar : ces talibans qui se moquent d’Allah

Tuer et évoquer l’islam pour se justifier est une attitude audacieuse dont se réclament les talibans pakistanais après le carnage à Peshawar. Un drame qui a coûté la vie à 141 personnes dont 132 enfants. Chaque vie est importante est nul n’a le droit de tuer.

Le saint coran contenant les paroles d’Allah. Photo Web

« Allahu akbar », c’est par cette formule hautement sacrée et invocatrice que des individus étiquetés d’une appellation péjorative,  »terroristes » s’adonnent à une bassesse sans nom. Cette phrase est employée par tous les musulmans (les bons comme les mauvais) dans de nombreuses circonstances : notamment expression de joie et de louange ou par exemple pour souligner les « miracles » de la nature ou la grandeur de Dieu dans les bienfaits tirés de la nature et la soumission de tous les hommes aux lois naturelles (la mort). Elle peut également faire figure de cri de guerre. C’est certainement, cette dernière option qui sert d’arme de destruction aux esprits belliqueux, à ces hommes dont la croyance à l’islam souffre de perdition et de dogmatisme obsolète. Comme un ballet de lâches, les talibans pakistanais se sont encore une fois attaqués à des individus dans la fleur de l’âge, sans défense aucune et des innocents ; des écoliers.

Des parents éplorés lors de l'attaque de Peshawar. Photo web
Des parents éplorés lors de l’attaque de Peshawar. Photo web

141 morts dont 132 enfants, tous des enfants de militaires. C’est cet acte inhumain qu’ont commis les talibans pakistanais en attaquant dans la matinée du mardi 16 décembre une école à Peshawar. Les qualifier de ‘’sauvages ‘’, ne serait nullement une exagération. Ils entendaient ainsi répondre à l’offensive lancée en juin par l’armée contre ses bastions du Waziristan du Nord, dans les zones tribales pachtounes frontalières de l’Afghanistan.

Doit-on tuer au nom d’Allah ?

Sans aucune intention de blasphémer, ceux qui tuent aujourd’hui, ceux qui décapitent les otages innocents et exécutent leurs propres coreligionnaires semblent ignorer ce terme : le Miséricordieux (Al-Rahman), présent dans le début de chaque sourate. Je ne suis pas certain qu’ils aient une connaissance approfondie du Coran non plus, sinon ils tiendraient compte de ce qui a été révélé à Mohamed, le messager d’Allah pour les croyants, dans la continuité des dix commandements dont celui-ci : « Tu ne tueras point ! ». Malheureusement, ils ont une mauvaise interprétation des versets 89 et 90 de la sourate 4 (An-Nisaa).

Des hommes transportant des corps après le carnage de Peshawar. Photo web
Des hommes transportant des corps après le carnage de Peshawar. Photo web

Les talibans pakistanais interprètent le Coran de manière erronée et déformée, car ils ignorent le contexte des versets et ils le font soit par négligence pure, soit par dissimulation délibérée. Une religion ou dois-je dire un musulman qui ne respecte pas la vie n’a donc aucune raison d’être, même s’il tient lieu d’idéologie comme c’est malheureusement le cas dans beaucoup de pays musulmans. Au nom d’Allah on ne peut assassiner et cette barbarie ne se donne même pas la peine de cacher son vrai visage en se contentant de cacher le visage des femmes. Comme disait Malraux, « Peut-être une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut qu’une vie ».

Moussa Magassa.


Ah les filles à Bamako ! Première partie

Un homme a besoin d’une femme,  une femme qui l’aime, le respecte, car selon un penseur, il existe deux types de femmes. Il est des femmes qui sont faites pour éblouir, mais qui sont source de souffrance, puis il en est d’autres qui bien que discrètes assurent à l’homme une vie tranquille.

Image d'illustration. Photo web
Image d’illustration. Photo web

Les jeunes filles de Bamako sont assimilables à ces filles écervelées miraculeusement parties loin à l’école, portant généralement de petites lunettes blanches, se faisant violence pour paraître assimilées à des Occidentales et qui ont la manie de s’écrier  »c’est ma vie » même quand on leur demande si leur père va bien (selon les paroles de Malick Coulibaly). En effet comme le disait l’autre, le mimétisme exagéré ne peut que conduire à un abandon de soi ou à une perdition pure et simple. Le principal souci de la jeune fille bamakoise n’est point ses études loin de là, ce qui la préoccupe c’est comment se faire un max de fric sans pour autant dépenser la moindre énergie. Ainsi, les boutiques de cosmétiques et vêtements sont toute suite convoitées ; une des raisons pour lesquelles le commerce au Mali est en pleine expansion. Une fois cette étape satisfaite, elles élaborent des stratagèmes en vue de tirer le poisson dans les filets. Le mieux à faire en ce sens selon les confidentes d’une camarade de fac, c’est cette méthode que je qualifie de (Rendez-vous anticipé). Elle consiste à se retrouver entre jeunes filles dans un lieu chic et luxueux surtout où se rencontrent des hommes riches.

Dans les restaurants et les boîtes de nuit de première classe, assises autour d’une table, elles usent ainsi de leur féminité pour attirer l’attention de celui sur qui elles auront porté leur choix. Le pauvre avec un peu de chance ne ferait pas attention à ces provocations, mais souvent il mord à l’hameçon et se fait avoir. Parce que toutes les occasions sont bonnes pour elles de lui soutirer de l’argent. Selon cette expression de Malick Coulibaly : « Lorsqu’elles en auront fini avec leur victime plus rien ne restera de lui (…), et il serait plus aisé de récupérer une épave au fond des Bermudes que de récupérer l’homme abandonné »

Histoire incroyable mais vraie…

Elle se nommait Rose, belle et sexy. Elle venait d’une famille modeste et était étudiante dans une faculté de la place. Jean quant à lui avait aperçu Rose en compagnie d’une amie de longue date du nom d’Awa et tomba littéralement sous les charmes de celle-ci. Awa fit les présentations à la demande de Jean. Après un petit moment, Rose amoureuse de la belle vie et de l’argent avoua à Jean qu’elle ne l’aimait pas vraiment, mais qu’elle appréciait ce qu’il avait dans les poches.

Femme africaine. Photo web
Femme africaine. Photo web

Jean à l’époque était marié et père de deux enfants. Délaissant sa famille,  il ne vivait que pour sa maîtresse, comblant tous ses caprices. Naïf, il espérait  faire d’Awa sa deuxième épouse, car il l’aimait avec passion. La générosité de Jean envers Awa et sa famille dépassait en réalité les attentes de celle-ci qui en profita toutefois.

Sur la demande de Rose, Jean détourna des fonds de l’entreprise où il travaillait. Pas moins de 10 millions FCFA dans le but de lui offrir un séjour à Paris. Son employeur se rendit compte du vol qu’avait commis son expert-comptable.

A son retour de  voyage, Jean fut arrêté et risqua même un licenciement pour faute lourde. Son employeur en décida autrement vu que celui-ci avant la rencontre de Rose, avait toujours été un travailleur exemplaire. Bien entendu, il devrait rembourser la somme en question ce qui le rendrait moins aisé.

Jean percevrait un salaire minimum chaque mois jusqu’au remboursement de sa dette. Rose ayant appris cela lui fit son adieu : « Mon cher petit ami, je crois que le temps est arrivé pour de mettre un terme à notre relation. Aujourd’hui,  tu n’as plus assez d’argent pour faire face à mes besoins. Ne sois pas triste ; c’est comme cela la vie ! »

Jean avait du mal à se remettre de cette rupture brutale. La mère de celui-ci informée, promit que Rose deviendrait qu’elle le veuille ou pas pour de vrai la femme de son fils…

A suivre…

Moussa Magassa


La tabaski et la lustre tête d’un bélier, véritable défis pour les chefs de famille

Une tête de bélier à laquelle rêve toutes les familles pour la tabaski. Photo web
Une tête de bélier à laquelle rêve toutes les familles pour la tabaski. Photo web

C’est l’heure fatidique de la chasse aux béliers, une période beaucoup appréciée par les enfants et très redoutée par les chefs de famille. Faut-il rappeler que la fête de la tabaski est à la fois la grande fête musulmane et la fête des moutons en l’honneur d’ Abraham ; personnage biblique pour son abnégation et sa croyance envers Dieu. Et bien à la différence de ces époques là, l’homme contemporain est cet être là qui est engagé dans un perpétuel combat au quotidien d’avec le monde afin d’assurer sa survie et celle de sa famille. Dans ce contexte, l’approche de toutes fêtes est pourvoyeur de soucis quant au moyen financier qu’il faudra réunir en vue de faire face aux exigences du moment. Alors c’est bientôt la fête de la tabaski à Bamako où se procurer un bétail en ces temps-là n’est pas une mince affaire.

Dans toutes les rues de la capitale, dans les coins et recoins des quartiers, à proximité des grands carrefours se rencontre un groupe de bétail. Certains venus exprès de pays de la sous-région pour l’occasion et d’autres élevés sur places par des individus pour l’unique grand Rendez-vous de l’année. Bien que les moutons abondent, le citoyen lambda semble ne pas trop s’intéresser à un tel déluge. Les raisons l’on les comprenne à chaque fois qu’un individu s’intéresse à un bélier. Nous avons approchés plusieurs vendeurs, les prix varient entre 50000Fcfa à 200000Fcafa voire 250000Fcfa parfois. Dans ces conditions je sacrifierai une chèvre certainement cette année, avait laissé entendre un client, moi peut être même pas, renchérit un autre.

Aussi difficile à croire, le pouvoir d’achat des habitants de Bamako a considérablement baissé en une année, depuis le début du quinquennat de « ladjibrouma ». Alors pas étonnant que des chefs de famille ne peuvent plus s’offrir un bélier d’environ 50000Fcfa ou même en dessous. Cependant, comme une obligation, tout chef de famille doit pouvoir sacrifier une bête, n’importe lequel, lorsque ses revenus ne lui permettent pas l’achat d’un bélier. La tabaski connue sur l’appellation de la fête des moutons risque fort bien de se métamorphosée en une fête des poules à Bamako…

Moussa Magassa