On joue à cache-cache à Kidal

Article : On joue à cache-cache à Kidal
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17 mars 2015

On joue à cache-cache à Kidal

Kidal la 8e région de mon pays est à présent connue de tous. Des rebelles y soufflent le froid et le chaud sans que rien ni personne ne lève le petit doigt. Pire, dans ces moments cruciaux pour le Mali, ces bandits armés utilisent la population pour étendre leur suprématie. Comme si cela ne suffisait, des médiateurs internationaux se dépêchent sur les lieux pour faire quoi ? Aucun résultat si ce n’est que susciter le mépris et l’indifférence d’une horde d’individus mal intentionnés.

Le grand rocher vous indiquant la bienvenue à Kidal. Photo Google
Le grand rocher vous indiquant la bienvenue à Kidal. Photo Google

Concrètement que peuvent vouloir des bandits armés du même sillage que ceux du nord du Mali si ce n’est que semer la zizanie et le désespoir dans les cœurs du peuple, je veux dire du vrai peuple malien. Il n’est plus à rappeler que la région de Kidal est un territoire du Mali et que l’Azawad ; cette parcelle située entre Tombouctou et Taoudenni ne saurait aucunement se transformer en une autre région ou une entité quelconque. Mais ça nous le savons tous, ce qui déconcerte et intrigue à la fois mon esprit de patriote endurci, c’est bien les initiatives irraisonnables et abstraites qu’ont effectué le gouvernement malien et la communauté internationale jusque-là. Il faut qu’on comprenne une fois pour tout qu’on ne peut faire la paix avec des individus qui n’en ont jamais eu l’intention. ‘’Il est bien de négocier, ça nous le savons tous, car la guerre n’apporte que tristesse et désolation mais il est encore stupide d’offrir sur un plateau d’argent sa tête à la guillotine parce qu’elle vous la coupera en un seul coup’’. Comme sur un ring, nous avons durant plusieurs rounds, cinq pour être précis, essayé désespérément de faire raisonner des individus qui ne reconnaissent comme fidèle compagnon que leurs armes de pointe. Par diplomatie, il ne fait aucun doute que mon pays en a fait preuve, nous avons initié des rencontres entre ces rebelles et le gouvernement renfloué par des acteurs de la société civile sur l’œil vigilant de l’Algérie et de la communauté internationale qu’on nommait « Accords de Paix d’Alger». Nous avons essayé plusieurs fois d’arriver à un consensus avec ces individus, puisant à chaque voyage des sommes colossales dans les caisses de l’État. Pour finir qu’avons-nous récolté de concret si ce n’est que désinvolture, ignorance et mépris de ces hommes expatriés, car aucun Malien ne prendrait les armes contre sa nation.

Alors pourquoi susciter le courroux du peuple en entreprenant une fois de plus des initiatives qui sont vouées à l’échec ? Pourquoi envoyer une équipe de médiateurs internationaux auprès de ces individus ?

Un Touareg agite le drapeau du Mouvement national de Libération de l'Azawad (MNLA) à Kidal. Photo AFP
Un Touareg agite le drapeau du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) à Kidal. Photo AFP

On ne saurait être un État fort, un État craint et respecté et un État de droit si l’on continue de manière désespérée à négocier avec des rebelles et des terroristes sur des sujets qui normalement ne doivent pas faire objet de discussions. Quand la Minusma envoie une telle délégation à Kidal, c’est qu’elle pense que cela pourrait influencer les décisions ou peut-être améliorer sa renommée actuellement en souffrance. Mais tout ça à quelle fin ? Car même si un accord de paix venait à être signé, ce ne serait qu’une accalmie sans nul doute et le Mali passerait pour un État faible aux yeux du monde entier, encore si ce n’est déjà le cas. Il est plus qu’important qu’on n’arrête de se voiler la face, on ne saurait prétendre à une paix définitive dans le septentrion du Mali à travers les négociations. On a le choix soit se préparer à la guerre soit accepter d’être piétiné par ces individus et moi j’opte pour la première.

Moussa Magassa

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