Moussa Magassa

La belle mère à la barre

Victime d’abus de confiance et de voie de fait, Kiatou D traîne les enfants de son défunt mari devant le tribunal de la commune II du district de Bamako. La plaignante se défend comme elle peut face à des héritiers décidés à la mettre à la porte.

La confiance ne s’accorde plus aisément de nos jours. Elle peut donner souvent lieu à un procès lorsqu’elle est abusée. Habillée dans un ensemble orange et un foulard bleu tombant sur son épaule gauche, Kiatou D dans un geste désinvolte replace son sac sur son épaule droite toutes les cinq secondes. Très excitée, elle s’adresse au juge Mamadou Sylla assis de l’autre côté de la barre. « Apres la mort de mon mari, j’ai remis sa carte bancaire à Aboulaye T, son fils aîné pour qu’il la garde en sécurité. J’ai appris plus tard, qu’il a retiré chaque mois la pension de son père sans que je ne le sache », explique Kiatou D. « Ah bon ? » laisse entendre le juge qui reprend ensuite les dits de Kiatou D pour que le public comprenne clairement la situation. « Merci ! C’est exactement ça ! », reprend Kiatou D comme pour signifier au juge qu’il est bien dans les faits. De temps en temps, Kiatou D murmure dans les oreilles du plus jeune de ses avocats. Elle l’aide surement a bien préparé sa défense. « Sa sœur, elle me mène la vie dure chez moi », affirme la plaignante. Un ronronnement assourdissant parcours la salle d’audience. « Silence ! », égosille le garde debout devant la porte d’entrée.

Barre des témoins du tribunal.

Moussa T dit Boua est décédé en avril 2013 en France où il s’est rendu pour les soins. Marié à Kiatou D en 2008 avec qui il n’aura pas d’enfant, Boua est décédé pendant sa retraite. Par le passé, le défunt a eu deux familles ; une au Mali et une autre en France. Divorcé d’avec sa première épouse depuis 1977, Moussa T a eu quatre enfants avec sa première femme dont Aboulaye T.

Kiatou D continue, « depuis la mort de Boua, personne ne s’est jamais préoccupée de moi. Ma nourriture, mes frais d’électricité, j’ai dû y faire face moi-même. Pendant, ce temps, Aboulaye T retire chaque mois la pension de mon mari », assène-t-elle. Plus de 6 millions de Fcfa précisément soit 400 000 Fcfa chaque mois depuis avril 2013, indique l’assignation élaborée par les avocats de la plaignante. « Ce n’est pas tout, lui (Aboulaye T) et sa sœur Kadiatou T, (debout également à la barre au côté de son frère) veulent me faire quitter la maison où j’ai vécu tout ce temps avec Boua », déclare-t-elle en pointant l’index droit en direction de Kadiatou T qui sans lui jeter un regard, hoche lentement la tête en signe de protestation. La plaignante ne s’arrête pas pour autant, « elle vit chez moi et m’a interdit l’accès à la cuisine. De mèche avec Aboulaye, elle m’a coupé l’électricité. J’ai dû m’installer un nouveau compteur »,  « Ah bon ? » questionne du regard le juge. Et de reprendre une fois de plus les dits de la plaignante. « Merci ! », enchaîne Kiatou D, visiblement satisfaite que le juge partage ses émotions. Encore fallait-il s’en assurer. Elle enchaîne, « elle m’a rendu la vie infernale, infernale et infernale », assène-t-elle en défiant Kadiatou T du regard. « Oh là madame, c’est à moi que vous devez vous adresser et à personne d’autre. On n’est pas dans une arène ici alors modérez vos propos ! », rappelle à l’ordre le juge. « D’accord maître ! Pardon !», s’excuse-t-elle. « C’est président ! » reprend le juge. « D’accord, d’accord président », reprend-t-elle au bout d’un sourire forcé. « Avez-vous des questions maîtres ? », lance le juge aux avocats de la défense qui en cœur répondent ensemble « non ! »


La drague : l’autre visage du jeune malien

A Bamako, les demoiselles foisonnent les rues. Toutes aussi belles que coquines, elles ne sont pas toutes faciles à approcher la première fois. Plus qu’un comportement, la drague est un art dans ce pays où les demoiselles n’ont plus confiance aux mecs.

« Je ne suis pas intéressée, je n’ai pas ton temps, arrête de me harceler » sont des phrases qui arrêtent net Hamidou dans ses tentatives de séduction à Bamako. Comme lui, nombreux sont les jeunes hommes qui se font rejeter en longueur de journée par les belles demoiselles de la capitale affectueusement appelées « Bamako jolie den » pour leur charme unique en Afrique et dans le monde.

Très mobiles, elles sont dispersées à Bamako : dans les restaurants, à la bibliothèque, au marché, à la piscine et même en circulation, il est impossible d’échapper à la tentation de ces créatures méticuleusement sculptées par Zeus et Cupidon. Rayonnantes tel le soleil de midi, les filles de Bamako sont aussi attirantes que la fleur pour l’abeille ! Pourtant, les approcher pour la première fois nécessite un savoir-faire à la fois ingénieux et sans reproche. Comme le dit Bintou, journaliste, « la première impression compte énormément ».

Scène de drague à Bamako. Crédit Photo Jeuneivoiromalien
Scène de drague à Bamako. Crédit Photo Jeuneivoiromalien

Aussi banale soit la drague, elle est pourtant difficile par moment. « Il faut se poser mille questions avant d’effectuer le premier pas », explique Sékou Toure, agent comptable, « sinon tu risques de tout rater dès le début. Pour éviter de souffrir il faut se renseigner » explique le spécialiste. Pour Bintou, c’est un fait, « personnellement, il y a des comportements que je ne tolère pas », témoigne celle qu’on appelle la « Bibiche » connue pour rendre fous ses prétendants. D’un air sérieux Bibiche explique qu’elle a horreur d’un mec qui se vante ou qui lui offre une grosse somme dès la première rencontre. « Ça prouve qu’il n’est pas sérieux », lance-t-elle.

Taquine et espiègle, Mimi est une fille touareg au teint clair. Quand elle sourit elle fait des victimes. Un corps superbe à la forme de guitare, Mimi ne passe jamais inaperçue. « J’adore sentir les yeux m’épier, ça m’excite ! explique-t-elle. Son secret : « je ne blague pas avec mon style », dit-elle. Emmitouflée dans son voile, Mimi s’asperge généralement de fragrance fleurie. Un fard à paupières par-ci, un lip gloss par-là qui donne à ses lèvres une sensualité qui ne laisse personne indifférent. Grâce à sa méthode, les hommes s’entichent facilement  d’elle. Une fois que s’est fait, elle les utilise et les jette plus tard comme une vielle serviette usée. Pour elle, tous les hommes sont les mêmes. Elle résume la gente masculine à deux mots : « malhonnêtes et infidèles ». Comme le pense Hamidou une femme comme Mimi n’est pas une proie facile. Pour ce jeune homme, toutes les femmes se valent : « elles sont toutes des proies faciles, il suffit juste de savoir comment faire » explique-t-il.

Le secret d’Hamidou c’est le sourire, « je souris à toutes les filles qui m’intéressent. Si le sourire est partagé alors je fonce » raconte-t-il. Par ailleurs, il ajoute qu’il faut au préalable avoir un un véhicule afin de mettre toutes les chances de son côté, « et si vous travaillez dans une entreprise reconnue, ça marche à coups sûr », témoigne Hamidou.

Ousmane Dansoko, journaliste, explique quant à lui qu’il y’a une différence entre les Maliennes et les étrangères, « les Maliennes n’aiment que l’argent et rien d’autre». C’est pourquoi, il emploie une autre méthode avec les étrangères, « avec elles, il faut être soigné dans son habillement, être cohérent dans ses dires. Peu importe si vous êtes pauvre» raconte-t-il, « ce qui n’est pas le cas avec les filles ici », se presse-t-il d’ajouter.

A Bamako comme dans plusieurs villes d’Afrique, les jeunes filles et les mecs se regardent avec méfiance. Chacun est sur ses gardes et croit être le plus malin. Du coup, plus personne n’accorde sa confiance facilement. Face aux réalités du terrain, face à la diversité des demoiselles, la drague est devenue un art difficile à Bamako. Les obstacles qui se dressent dans l’atteinte des objectifs fixés ne sont pas toujours faciles à contourner. Comme le dit l’autre, il faut s’attendre à tout lorsque tu décides de déplier le tapis de séduction devant une demoiselle à Bamako. Soit elle vous aime tel que vous êtes (très rare), soit elle vous use juqu’à ce qu’il ne reste plus rien de votre personne. La victime termine ainsi le nez dans sable et la face au soleil.


Foutez la Paix à la Libye!

Trop c’est trop! Que la France, les USA et la Grande Bretagne arrêtent de foutre leur merde partout! Après le ballet de Nicolas Sarkozy dépeint comme « le président français le plus pro-américain depuis la Seconde guerre mondiale », place aux idéaux démesurés de Barack Obama pour semer  la terreur dans ce pays autrefois tranquille.

Bon Dieu! que veulent ces puissances à la Libye? Attirés par l’odeur du pétrole de très bonne qualité, ces pays dits « exemples de démocratie » continuent de recourir à des stratagèmes peu orthodoxes pour s’adjuger la manne pétrolière des Libyens comme ce fut le cas en Irak et en Afghanistan. Après avoir participer à l’assassinat du Colonel Kadhafi à travers la reconnaissance Conseil national libyen (CNL) comme seul représentant légitime du pays, ces puissances sans vergogne continuent de mettre le feu à la poudre en Libye. Sans surprise, l’Union Africaine dirigée par ces esclaves des temps modernes (chefs d’Etat africain), n’a même pas cligné des yeux lorsque la CIA montait et organisait la destitution de Kadhafi. De toutes les manières, il est claire qu’on ne peut rien attendre d’une organisation pareille, aujourd’hui dirigée par Idriss Deby Itno, critiqué par le peuple tchadien qui lui reproche sa mauvaise gestion. Mais ça, c’est un autre sujet. Pour revenir à la Libye, les manœuvres de puissances occidentales ont occasionnées tuerie en masse et instabilité. Plus personne ne vit normalement en Libye, certains dans la mesure du possible tentent d’y survivre. Même là, certains pays continuent d’y foutre leur nez! Des bombardements par ci, des affrontements par là. Des familles divisées, endeuillées, des enfants devenus orphelins etc. apparemment ce n’est toujours pas suffisant pour ces puissants! Mais moi, je crois que oui! A moins qu’ils souhaitent que la Libye disparaisse de la terre. Franchement, je suis dégoûté de tous ces coups bas pour des intérêts dépourvus de toute humanité.

On s’offusque lorsque des individus indignés choisissent les armes comme moyen de se faire entendre. On oublie qu’on les oblige très souvent à choisir cette voie. Il faut que ces grandes puissances comprennent que lorsque la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme flanque en son article premier que : «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits», les peuples moins développés ne sont pas exclus y compris la Libye, Syrie, Afghanistan etc. On en a marre qu’ils utilisent, ces termes que seulement, lorsque ça les arrangent. Personnellement, j’en ai plus qu’assez de toute ces manœuvres illégales. Foutez donc la paix à ce pays qui tente difficilement de construire un avenir radieux pour la future génération. Il y a tellement de secteur dans lequel, la France, USA et Grande Bretagne peuvent investir pour satisfaire leurs intérêts (TIC, le nucléaire etc.) alors foutez la paix à la Libye. Laissez ce peuple surmonter leur difficulté, en nettoyant eux même, la merde que vous avez laissez.

Ville de Benghazi, Libye, 24 avril 2016. Photo AFP
Ville de Benghazi, Libye, 24 avril 2016. Photo AFP

En Afrique comme au Maghreb, on a compris vos intérêts pour la promotion de la démocratie même si nombreux sont encore les puissances européennes qui sont loin d’être des exemples de démocratie. On n’accepte que vous brandissez  au fronton de nos États, « respecter les droits de l’homme », mais je n’accepte pas que ces puissances alimentent des guerres dans nos pays. Je suis certain, qu’aucun individu qui tient à son continent, n’accepterait pareil agissement y compris les citoyens français, américains ou anglais. Alors, encore une fois, foutez la paix à la Libye.


« Train littéraire », première escale de la littérature africaine à Bamako

Lorsque Grand Corps Malade, slameur et poète français, a relaté dans son tube le « voyage en train » toutes les étapes importantes de l’amour, il n’a sûrement pas pensé que son texte inspirerait des amoureux de la littérature, nichés dans un continent lointain du globe. Encore moins des écrivains maliens.

C’est pourtant ce tube qui a inspiré la création d’une activité littéraire dénommée « Train littéraire » à Bamako, la capitale malienne. Initié par Birama Konaré, promoteur de Binthily Communication et fils de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, « Train littéraire » se veut une activité 100% littéraire. Premier dans son genre au Mali, il se tient désormais chaque dernier jeudi du mois. Je rappelle que Birama Konaré est lui-même écrivain. Le jeune auteur a écrit plusieurs œuvres, dont la dernière a été publiée récemment aux éditions L’Harmattan. Il s’agit de la nouvelle Les marguerites ne poussent pas dans le désert. Issu d’une famille qui partage le goût de l’écriture, notamment du côté de sa mère, Adame Ba Konaré, elle-même auteure, Birama Konaré souhaite, à travers ce concept, donner de la visibilité aux auteurs maliens, y-compris les jeunes auteurs en quête de modèle. Dans une salle aménagée pour l’occasion, au premier étage du restaurant « la Gare », sise Bamakocoura, non loin de l’hôtel de ville, s’est tenue la première activité « Train littéraire » ce jeudi 28 juillet. Sur les murs de la salle de réception, sont estampillés les noms de grands auteurs maliens et étrangers ; tous ceux qui ont marqué de près ou de loin la littérature africaine. De Maryse Condé à Léopold Sédar Senghor, en passant par Aimé Césaire, l’esprit de tous ces grands auteurs semble se retrouver dans cette salle devenue désormais le point de rendez-vous des rencontres littéraires à Bamako. A bord du train pour le premier voyage littéraire, un grand nombre d’invités, tous piqués par le virus de la littérature. Un seul critère pour participer au « train littéraire » : « il faut uniquement que votre œuvre ait été publiée par une maison d’édition », précise Birama. Pour un début, les auteurs maliens sont prioritaires.

La première oeuvre présentée lors du train littéraire. Ecrit par N'diaye Bah
La première oeuvre présentée lors du train littéraire. Ecrit par N’diaye Bah

« La Saga des Rois Maudits » ou « le Cimetière des Illusions ». Ancien ministre de l’artisanat et du tourisme (2002-2011) sous le régime du président Amadou Toumani Touré, N’Diaye Bah est le premier auteur malien convié à bord de ce voyage littéraire. Auteur du roman la « Saga des Rois Maudits » ou « le Cimetière des Illusions », paru en 2016 aux éditions L’Harmattan, l’auteur développe un style classique et clair pour relater des faits à cheval entre deux mondes : le vécu et la fiction. Dans son œuvre, il pose la problématique de la bonne gouvernance en Afrique, qu’il nomme en Bambara « le Fasoba ». Un récit, axé sur le mode de transmission de pouvoir en Afrique, interpelle le lecteur sur les événements qui ont marqué l’histoire politique du « Fasoba », émaillée de vive contestation de part et d’autre. L’œuvre est aussi un éveil de conscience pour la nouvelle génération et une source de leçons pour les nouvelles autorités africaines.


Bamako : les flics véreux foisonnent nos rues

Des rues non bitumées, des feux tricolores dysfonctionnels, des panneaux de circulation invisibles, aucun panneau d’éclairage. Pourtant un agent de police véreux se cache derrière une foule impressionnante d’usagers. Il attend sagement sa proie : les conducteurs de moto. Telle est en général, l’image de la circulation dans la capitale malienne.

Comme d’habitude, cela ne gêne personne. On contribue même par ignorance à encourager l’augmentation des flics marrons. Selon un sociologue, la majorité des jeunes qui postulent chaque année au concours d’entrée à la Police n’ont qu’un seul objectif. Ils souhaitent tous finir au bord des routes où ils feront pis que leurs aînés, c’est à dire racketter le plus de personne possible ; en général, les conducteurs de moto Jakarta (modèle de moto apprécié des Maliens).

Un scène de corruption flagrante au grand marché de Bamako. L'usager tend un billet à l'Agent de Police. Crédit photo Malijet
Un scène de corruption flagrante au grand marché de Bamako. L’usager tend un billet à l’Agent de Police. Crédit photo Malijet

Comment ça marche ?  Certains agents de police, à travers leurs agissements, sont la preuve palpable que le Mali est loin d’être un pays sérieux. Déployés sur les artères où la circulation est plutôt dense à longueur de journée (le grand marché d’Haraïda, l’artère principale de Magnamougou, le 3è pont de Moussabougou), nos agents de Police se frottent très souvent les mains pendant leur service. Toutes les occasions sont bonnes pour ces hommes en uniforme de se faire de l’argent. Si la logique voudrait qu’un agent de Police déployé sur le terrain se tienne dans une position visible et dissuasive afin d’éviter que les usagers ne violent le code de la route, à Bamako, c’est le contraire. Dans son uniforme bleu et noir, le policier Bamakois préfère plutôt se cacher derrière la foule dans les grands marchés ou il décide simplement de se mettre derrière une pancarte vétuste hors d’usage sur les grands artères. Il y a lieu de se demander ce qu’il fait dans cette posture. C’est simple : c’est un agent aussi véreux et vicieux que le chef de poste qui lui a notifié de se positionner là afin de racketter le maximum de conducteurs de moto. Le sifflet suspendu aux lèvres, d’un bond, il saisit le guidon du jeune homme qui passe le feu rouge. Sans attendre qu’il réagisse, il se presse de retirer la clé de la moto. Désormais, le conducteur est obligé de le suivre.

Chaque fois que le feu passera au rouge, c’est entre 3 et 5 usagers qui sont aux mains d’un ou plusieurs agents de police. Pourtant, les feux tricolores, en général, ne marchent plus. Mais ça, ce n’est pas ce qui les intéresse. Généralement pressé, bien que sans grande raison, le Malien lambda, aux mains de la Police, se met à négocier l’obtention de sa moto. Je rappelle que rares sont les flics maliens qui savent réellement ce que c’est qu’une contravention et les conséquences qu’elle implique. A Bamako, ce n’est pas grave, puisqu’un billet de 1000 Fcfa pourrait régler l’affaire. D’un geste brusque, le flic véreux attrape le billet que lui tend son pigeon. Et voilà, le tour est joué. Place donc au suivant. Durant toute la journée, le même scénario se répétera avec d’autres personnes. Le soir tombé, le groupe ira faire le compte au chef de poste qui partagera enfin le butin selon sa convenance. On passera ensuite la soirée à réfléchir à un nouvel emplacement inconnu ou oublié des conducteurs pour le jour suivant.

Ce qui est certain, qui que vous soyez, vous débourserez cet argent si vous souhaitez vaquer à vos occupations. Mais si vous avez un carnet d’adresse important, un coup de fil pourrait remédier à cette scène de corruption pratiquée sur la place publique.

Il y a les uns et il y a les autres. Un soldat est-il au dessus de la loi ? Oui, à en croire les agents de police dans les rues de la capitale malienne. On le sait, dans tous les pays du monde, la police est chargée de veiller au respect des normes dans la cité. Les agents de police déployés sur le terrain, notamment sur les points stratégiques de certaines zones, veillent au respect strict du code de la route. A Bamako, la réalité est toute autre. Ce n’est plus un secret pour personne, le Malien est un être humain atypique. Un peuple atypique aux gestes et attitudes très souvent considérés comme révolus dénudés de raison. Sinon, comment expliquer qu’il soit permis à un soldat de violer toutes les règles du code de la route sans être inquiété ? « C’est moi qui décide, je fais ce que je veux. Je ne l’arrête pas un point c’est tout », avait coupé court un agent de Police qui avait laissé passer un militaire alors même que le feu affichait rouge. L’usager qui lui avait fait le reproche venait ainsi de compliquer sa situation. Car il savait que 1000 Fcfa ne pourrait plus régler son problème. Il se mit donc à consulter le répertoire de son téléphone portable à la recherche d’un contact qui le sortirait de cet embarras. Il avait intérêt à connaitre une personne haut placée, sinon, c’était entre 5000 et 10 000 Fcfa pour le flic ou sa moto Jakarta serait conduite au poste. Ce que redoute tout le monde parce que là bas, la corruption a atteint un autre stade.