L’amour incontrôlé du ‘’thé’’ : obstacle à la formation du jeune Malien.
Nous ne cesserons de le dire, le Mali n’est comparable à aucun pays au monde tant par notre façon de vivre que notre spécificité à accueillir les bons et mauvais évènements de la vie. Nous pouvons affirmer sans nul doute que c’est ce particularisme qui lui vaut cette image tant aimée dans le monde. Le Mali, terre de solidarité et de fraternité… Le Mali exemple de démocratie en Afrique, terre d’accueil légendaire …
Au-delà de cette façade tant chérie ou du moins ce qu’on a pu nous faire croire, se trouve une autre facette peu connue. Oui cher lecteur, tout n’est pas rose chez nous ! Comme dans chaque autre pays, il existe des réalités quotidiennes que seulement le Malien vivant au Mali côtoie. C’est le cas de l’amour que porte le Malien à la consommation du thé. En effet, le thé se définit comme une boisson faite d’une infusion de feuilles de théier, des feuilles généralement fermentées avant d’être séchées.
Connu pour être né en Chine, le thé s’est implanté en Afrique depuis de longues dates. Au Mali en particulier, la consommation de thé a considérablement augmenté. Au début, on savourait le breuvage après les longs travaux champêtres, assis aux feux d’une théière. Une boisson que l’on partageait lors des moments de pause.
Très vite les jeunes se sont approprié ce rituel qu’ils ont transformé en une habitude quotidienne de telle sorte que plus rien ne pouvait ajourner les rencontres autour du grin de thé. Du matin au soir, ils se regroupent autour d’une théière pour parler de tout et de rien oubliant ainsi toutes les autres activités vitales. Plus rien n’a désormais de l’importance que le grin de thé. Il n’y a plus de temps pour la lecture, ni les débats instructifs portant sur l’actualité, encore moins pour réviser les leçons.
Certains vont même à dire que : « Lorsque je n’en consomme pas dans la journée je suis mal à l’aise, mais je suis saisie d’une migraine forte qui m’assaille jusqu’à ce que je boive un verre de thé ». En d’autres termes, le thé n’est plus pour ces personnes, juste une simple boisson, c’est plutôt un stupéfiant dont la consommation s’impose .
La grande majorité des amateurs du thé sont les jeunes qui loin d’y voir un passe-temps en ont faire une activité dont le but principal est de regrouper d’autres amateurs accompagnés de jeunes filles écervelées à l’accoutrement démesuré et s’exprimant dans un langage sans pudeur aucune.
Le bambara (langue nationale du Mali) prend le dessus même dans nos écoles, tous sans exception balayant du revers de la main le français dont ils n’ont pas grande notion. Dans ces conditions, l’on s’étonne du niveau de l’élève malien qui n’a d’autres soucis que son grin de thé et ses trois repas de la journée.
Que faire pour une jeunesse non motivée et désinvolte, une jeunesse qui refuse de prendre en main son avenir ainsi que celui de son pays, une jeunesse qui se fout pas mal de son devoir parce que n’ayant aucune notion de ses droits, une jeunesse qui refuse de taper son tam-tam, mais qui attend de lui un son, enfin une jeunesse ayant de gros mots dans la bouche, mais rien dans la caboche… Que faire ?
Moussa Magassa
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